détente au soleil....

Ils étaient arrivés tard à la villa d’Antoine et avaient directement rejoints la chambre pour passer un peu de bon temps puis dormir. Il était huit heures quand le soleil s’était infiltré parmi le store pour éclairer la pièce et éblouir Steffie. N’ayant pas l’envie de se lever, elle s’était cachée sous la couette pour se rendormir durant deux bonne heures. Lorsqu’elle fut vraiment réveillée et de meilleure humeur, la jeune femme tata le lit et remarqua qu’Antoine n’était déjà plus là. Elle se leva, prit sa douche et descendit au rez-de-chaussée pour rejoindre l’homme qu’elle aimait de plus en plus. Elle n’arrivait toujours pas à se dire que la veille elle était à Seattle et qu’aujourd’hui elle était aux caraïbes. Antoine n’était apparemment pas là mais une vieille dame se trouvait dans la cuisine en train de préparer à manger. L’odeur des œufs brouillés parfumait toute la salle. Steffie la salua et lui demanda si elle n’avait pas vu Antoine.

« Oh, bonjour madame Johnson, je ne vous avais pas entendu descendre. Comment allez-vous ? Vous pouvez m’appeler Miranda. Oh ! Et monsieur McSteele m’a demandé de vous dire qu’il avait eu un petit imprévu et qu’il devait s’absenter aujourd’hui. Il devrait sûrement rentrer dans la soirée, j’espère que ça ne vous dérange pas »

Steffie poussa un soupire de désespoir. Elle qui pensait passer la journée à la plage avec Antoine c’était raté. Ce n’est pas comme si elle ne connaissait tout le monde ici. Miranda était une étrangère pour elle, et jamais elle n’arriverait à être à l’aise si Antoine n’était pas là. Alors qu’elle tirait la grimace, Steffit répondit « Ce n’est pas comme si j’avais le choix…Appelez moi Steffie, s’il vous plait, je ne suis pas une dame » avec un large sourire.

Après avoir petit-déjeuner, Steffie avait passé la journée à regarder la télévision, lire un livre, nager dans la piscine, jouer au billard toute seule et jouer à des jeux vidéos. Elle avait préféré attendre qu’Antoine revienne pour faire une baignade nocturne. Et rien que de s’imaginer avec lui nu dans l’océan l’excitait et l’impatientait.

Il avait reçu un appel de son assistante très tôt dans la matinée. Une urgence l’avait donc obligé de quitter les caraïbes durant la journée. Il était énervé et tout le monde l’avait remarqué, y compris Miranda qui lui avait demandé s’il allait bien alors qu’il mangeait son bacon. Lui qui pensait profiter, ses obligations l’en empêchait. Alors il avait reprit son jet pour retourner à Seattle. Il comptait bien régler cette urgence pour rentrer dans la soirée et profiter de là Steffie heureuse loin de son stupide de frère.

Lorsqu’il fut arrivé dix-sept heures et qu’Antoine commençait à fatiguer, il put enfin prendre le temps de passer un coup de fil à Steffie. Après quelques secondes d’attente, il fut rassuré en entendant le doux « Allo ? »
« - Ma présence ne te manques pas trop j’espère.
- J’ai d’abord voulu t’arracher les yeux de m’avoir laissé ici et puis je me suis résonnée en me disant que, peut-être, ça t’embêtait aussi d’être parti
- Tu aurais apprécié de voir la tête de mes collègues lorsque je suis arrivé au bureau. Ils ont sûrement du penser que j’allais tous les virer
- Je suis contente de savoir que ça t’as un peu irrité alors
- Ca m’a rendu hors de moi. Je vais prendre le jet d’ici cinq minutes. Je veux te voir nue dés que j’arrive
- C’est mon poing que tu verras si tu me rendis encore cette phrase. Me voir nue ça se mérite
- Je vais tout faire pour le mériter alors
- Ne tardes pas trop parce que tu me manques, quand même
- Je vais torturer le pilote pour qu’il fasse le plus rapidement possible, ça me détendra
- Sadique, à tout à l’heure
- Kiss you »

Il avait rit après sa réponse alors qu’il se dirigeait vers le jet. L’urgence était réglée et Steffie devait sagement l’attendre sur l’île, du mois il l’espérait. Il fut plus que déçu et en colère lorsque le co-pilote lui annonça qu’il y allait avoir des perturbations durant le vol et qu’ils n’atterriraient pas avant vingt-deux heures.

Son corps avait été parcouru de frisson tout le long de l’appel. Comment Antoine, aussi loin, pouvait lui faire cet effet ? Lorsqu’elle raccrocha, elle s’étala sur le lit et contempla le plafond. Elle se remémora tout ce qu’elle avait vécu en si peu de temps, à quel point ses sentiments pour cet homme qu’elle connaissait si peu avaient pu grandir si vite et à quel niveau elle était heureuse en cet instant-là. Un lourd bruit au rez-de-chaussée la fit sursauter, puis un cri. Steffie se redressa et descendit à pas de loup les marches. Elle pouvait entendre son cœur battre dans ses oreilles. La peur l’avait submergé au point qu’elle priait pour ne pas tomber dans les pommes. Le cri était celui d’une femme, et ça semblait bien être Miranda. Lorsqu’elle fut en bas, elle se dirigea vers la cuisine et y découvrit un homme tout vêtu de noir, avec une capuche et un masque blanc. Miranda était allongée sur le sol, les yeux clos. Etait-elle morte ? La panique venait de l’envahir et son premier réflexe fut de remonter en courant les escaliers pour s’enfermer dans la chambre à double tour. L’homme l’avait suivit et était derrière la porte à taper dessus comme un fou et à crier « STEFANIE ! SORS ! ». Impossible de reconnaître la voix, elle n’entendait que son cœur battre. Elle déposa alors ses mains contre ses oreilles et tenta de se calmer en contrôlant sa respiration. Miranda était morte, Antoine n’était pas là. Qu’allait-il advenir de Steffie ? La porte céda après plusieurs coups de pieds et l’homme s’avança en courant sur Steffie qui poussa un cri.

«  Qui êtes-vous bordel ? Qu’est-ce-que vous me voulez ? »

Il lui mit un sac sur la tête qui contenait plusieurs petits trous afin qu’elle puisse respirer. Elle se sentit ensuite portée et déposée sur l’épaule. Elle donna des coups dans le dos de l’inconnu qui grogna de mécontentement. Il lui donna alors un grand coup sur la tête et Steffie, les yeux clos, s’endormit.

Le voyage avait semblé durer une éternité. Et dés lors qu’il fut arrivé sur la terme ferme de l’île, Antoine prit son téléphone et chercha le numéro de Stefanie dans son répertoire. Ca ne répondait pas, Stefanie ne répondait pas, même après cinq appels. Il tenta une sixième fois et lança un juron. Que faisait-elle pour ne pas répondre ? Il appela alors ensuite Miranda, qui était disposée d’un téléphone dans la cuisine, mais aucune réponse. Quelque chose n’allait pas, il en était sur. Antoine demanda à son chauffeur de conduire le plus rapidement possible quitte à griller tous les feux rouges et rouler à 200 km/h s’il le fallait.

Le trajet de l’aéroport jusqu’à chez lui avait été une torture. Il avait tenté plusieurs fois, encore, d’appeler Stefanie et toujours aucune réponse. Lorsqu’il fut arrivé, Antoine descendit tel une furie de la voiture et courut jusqu’au salon. Le séjour avait été mit sans-dessus dessous. Tous les meubles avaient été renversés, les vases brisés et les tableaux cassés. Il cria à plusieurs reprises le prénom de Stefanie puis de Miranda. Un bruit se fit entendre dans la cuisine. Il courut jusqu’à là-bas et vit Miranda affalée contre un des meubles de la cuisine, assise par terre. Il s’approcha et s’accroupit face à elle

« Miranda…Putain, que s’est-il passé ? Vous allez bien ? ». Il sentait sa voix trembler. Son corps était tendu au maximum, ses yeux étaient froncés. Où était Stefanie, bordel de merde !
« Un homme…Il a sonné, j’ai pensé que c’était vous. J’ai ouvert le grillage pour le laisser entrer et je…. » Les larmes coulaient sur ses joues, elle n’arrivait plus à parler dût au choque. Antoine posa une main sur son épaule, et l’assura qu’elle devait parler, pour savoir où était Stefanie. « Il m’a donné un coup sur la tête » dit-elle entre deux reniflements. « Quand j’ai repris conscience, j’ai entendu un cri en haut. J’ai préféré faire la morte mais en gardant un œil ouvert. L’homme est descendu avec mademoiselle Johnson, euh…Steffie, sur une de ses épaules, et il est parti…. » Elle pleurait de plus belle mais Antoine avait comprit le principal : Quelqu’un avait kidnappé Stefanie, et tout était de sa faute. S’il n’était pas parti travailler, rien de cela n’aurait eu lieu. Il mit ses deux mains sur son front, et poussa un soupire avant de se relever.

« Dieu soit loué vous n’avez rien. Appelez la police, s’il vous plait, je vais voir en haut. »

Il monta les marches quatre à quatre avant de se retrouver dans sa chambre. Tous les placards avaient été vidés et les vêtements d’Antoine étaient éparpillés au sol. Il ne fallait pas paniquer, se répétait-il à plusieurs reprises. La haine le submergeait. Il voulait faire la peau à l’homme qui avait enlevé Stefanie. Le trouver et le massacrer. Il prit son téléphone et appela son bras droit pour lui demander de commencer immédiatement les recherches, qu’il devait retrouver le plus rapidement possible Stefanie et son kidnappeur. Son regard se posa alors sur un papier posé sur une des commodes. Il le prit et commença à le lire « Bonsoir Antoine, j’espère que le bordel ne te dérange pas trop. Et puis, même si c’est le cas, je m’enfou complètement. J’imagine que tu as remarqué qu’il manquait quelqu’un, ta dulce Steffie. Je te propose un petit marché…Si tu désires la voir encore en vie, tu devras déposer une mallette avec 1.000.000 de dollars en cash dedans à cet endroit. 187 Madison Street. Je te rassure, ce n’est pas très loin, c’est largement faisable. Si tu n’es pas là après 9h, j’ai le regret de t’annoncer que ta belle ne fera plus parti de ce monde. Quel dommage, une si belle jeune femme… »

Il froissa le papier de colère. Alors c’était pour ça ? De l’argent ? C’était ridicule. Pourquoi méler Stefanie à tout ça ? Elle n’avait rien demandé. Il fallait à tout prix qu’ils la trouvent. Il donnerait toute sa fortune s’il le fallait, mais personne ne devait toucher à Stefanie, hors de question. Il rappela son bras droit en l’informant du mot qu’il venait de trouvé. Son bras droit lui promit alors qu’il allait retrouver Stefanie avant le lendemain matin.

Après quelques minutes de marche, son ravisseur l’avait violement jeté à l’arrière d’un coffre d’une voiture. Sa tête avait cogné contre un objet et l’avait mise ko pendant dix minutes, voir plus, voir moins. Tout semblait se passer au ralenti. L’homme connaissait son prénom, il était donc venu pour elle. Il devait sûrement savoir aussi qu’Antoine n’était pas dans la maison à ce moment-là. Le sac l’étouffait, et ça commençait sérieusement à l’agacer. Elle poussa des cris et tapa dans tout ce qu’elle pouvait. L’homme se mit à crier qu’elle devait se la fermer ou elle le regrettera. Elle s’en foutait, elle n’avait rien à perdre de plus. Pourquoi quand tout allait pour le mieux, quelqu’un venait tout lui gâcher ? Sa vie se résumait constamment à ça. Alors qu’elle vivait parfaitement avec sa mère et son frère, il a fallut que sa mère les abandonne avec une crise cardiaque. Le temps qu’elle fasse son deuil et qu’elle s’habitue à vivre seulement avec son frère, il a fallut qu’une petite amie insupportable débarque. Maintenant qu’elle commençait à trouver de nouveau le bonheur, on venait la kidnapper pour elle ne sait quelle raison. Les larmes coulaient lentement sur ses joues. Non, bordel, arrête de pleurer, rassasies-toi Stef ! Merde ! Bats-toi ! Pour Antoine ! Ses larmes cessèrent La voiture aussi. L’homme ouvrit le coffre et la remit sur son épaule. Elle en avait plus que marre d’être trimbalée comme une poupée partout et elle voulait savoir qui il était et ce qu’il voulait d’elle. Steffie entendit un bruit de porte. Les pas de l’homme résonnaient dans la pièce qui devait être vide. La température avait chutée d’au moins dix degrés. En même temps, elle ne portait pas la tenue adaptée pour un kidnapping. L’homme la posa sur une chaise glaciale, métallique, l’attacha au barreau du dossier du siège et lui ôta le sac sur son visage. L’homme portait toujours son masque, mais sa posture lui rappelait quelqu’un…

«  Qu’est ce que tu me veux à la fin ? Dis moi au moins ça avant de me tuer, ça serait cool » dit-elle en essayant de montrer du mieux qu’elle pouvait un air détaché. Elle pouvait sentir que, derrière son masque, il souriait. « La vengeance. Je ne supporte pas qu’un mec aussi blindé puisse avoir une fille comme toi. Alors c’est soit l’argent, soit toi. Il doit choisir »

Et sans même qu’elle le présente, l’homme prit une barre de fer et lui donna un coup dans les côtes. Son cri avait résonné dans toute la salle. Les larmes coulaient sur ses joues sans qu’elle s’en rende compte. La douleur lui avait fait comme une décharge électrique dans tous le corps. Elle se penchait en avant pour tenter de contrôler la douleur. Une côte de brisée, une. L’homme s’avança vers elle, lui prit le visage pour le relever. Il lui donna une belle claque qui l’a fit tomber avec sa chaise.

«  ARRETEZ ! »

Elle toussait, tremblait. Le froid du sol lui faisait autant mal que le chaud sur sa joue. Elle était épuisée et n’avait qu’une envie : rentrer chez elle à Seattle. Steffie n’avait jamais rien demandé, et elle se retrouvait toujours dans des merdes pas possible.

La police se trouvait dans son salon. Ils interrogeaient Miranda qui ne pouvait pas s’arrêter de pleurer. Antoine, lui, était au téléphone avec son bras droit, Steven. Il faisait tout son possible derrière son écran pour retrouver Stefanie. Il n’y avait aucune nouvelle depuis l’enlèvement. Antoine était à cran, il n’arrivait pas à se calmer. Après sa journée de travail surchargée, il avait du boire au moins dix cafés pour ne pas tomber sur le canapé. Il y avait eu une piste qui n’avait, au final, mené nulle part. Lorsque le témoignage de Miranda fut fini, les policiers se placèrent face à Antoine.

« Nous allons vous poser quelques questions » ajouta le plus petit des deux policiers, légèrement agacé d’être venu aussi tard chez un de ces riches capricieux.

« Je ne vois pas en quoi m’interroger vous aidera à retrouver mademoiselle Johnson. Vous perdez du temps. Elle est en ce moment-même quelque part et vous, vous estimez plus important d’interroger un innocent. » Ca l’agaçait plus que tout de savoir que les flics n’avaient aucune logique. Comment avait-il pu la kidnapper alors qu’il se trouvait actuellement face à eux. Quelle incompétence !

« Nous le savons, ça, monsieur McSteele. Mais peut-être que grâce à vos réponses, nous aurons une piste…A quelle heure êtes-vous partis ce maintenant ? Pour aller où ? »
« J’ai du retourner à Seattle dans les coups de six heures. Une urgence concernant une de mes filiales. Vous pouvez contacter mon assistante si vous avez besoin des détails. »
« Avez-vous eu mademoiselle Johnson au téléphone durant la journée ? »
« Bien sur. A dix-sept heures. Je lui ai dis que je repartais pour les caraïbes, que je me trouvais à l’aéroport. Elle avait l’air bien, plutôt agacée que je sois partis, mais c’est Stefanie, c’est ce qu’elle est….Bon, désolé de couper court, mais si vous ne voulez pas chercher, je vais le faire de mon côté. Merci de votre visite, et bonne soirée. »

Il se leva, encore plus agacé qu’il y a quelques minutes et accompagna jusqu’à la porte les deux agents. Le plus petit grommelait dans sa barbe, sûrement en train de mépriser Antoine et sa richesse. Une fois sortie, Antoine recontacta Steven.

« Alors…Des nouvelles ? » sa voix tremblait à nouveau. Il n’avait qu’une envie : une bonne nouvelle.
« Oui ! Monsieur McSteele, j’allais vous appeler. J’ai trouvé un message suspect dans le téléphone du frère de mademoiselle Johnson. J’ai du piraté sa messagerie. Il envoyait un message à sa petite amie lui disant qu’il ne serait pas chez lui avant après-demain dans l’après-midi pour une affaire urgente »
« Merci beaucoup Steven ! As-tu pisté son téléphone ? Tu sais où ils se trouvent ? »
« C’est déjà fait monsieur McSteele…Attendez sa charge…Il se trouve dans un hangar à trois villes d’ici, Cualura, à l’entrée de la ville, environ une demi heure de route, je vous envois un chauffeur »
« Pas besoin, je me débrouille. Je te recontacte dés que j’ai des nouvelles de ce salopard »
« Faites attention à vous monsieur »

Antoine raccrocha et prit la route en direction du hangar. Il ne respectait aucune limitation, et ne pensait qu’à retrouver Stefanie et tuer ce connard de Tony. Il savait qu’il n’était pas normal, qu’il était suspect. Mais de là à kidnapper sa sœur pour de l’argent, c’était ridicule. Il la menaçait de la tuer, en plus de ça. Comment un frère pouvait-il dire ça sur sa sœur ? Ca lui donnait la nausée.

Il ne cessait de la fixer, alors que Stefanie longeait sur le sol. Sa tête lui faisait horriblement mal, tout comme ses côtes. Elle avait tenté de se relever à plusieurs reprises mais le ravisseur n’hésitait pas à lui redonner un coup, alors elle avait arrêté, préférant rester allonger. Ses yeux étaient clos, elle n’avait même plus la force de les ouvrir. Quand est-ce que tout ça allait prendre fin ? Antoine s’était-il rendu compte de son absence ? Elle n’arrivait même plus à penser et le sol tanguait de plus en plus sous son corps. Elle n’allait pas tenir éternellement comme ça, à se faire battre dés que l’homme en avait l’envie. Sa gorge était sèche et lui brûlait. Elle du prendre son courage à deux mains pour réussir à parler

« …Laissez-moi partir, s’il vous plait. »

Les mots étaient sortis comme des couteaux dans sa gorge. Ca lui faisait mal, alors elle se tut. Se résignant à ne plus parler non plus. Steffie sentait sa joue chauffer et gonfler, imaginant qu’elle ne devait ressembler à rien. Après une bonne demi-heure à être allongée, sans un mot, sans un bruit, l’homme s’avança vers elle se mit accroupi pour lui faire face.

« Tu sais, jamais je n’aurai fais ça si tu ne m’avais pas poussé à le faire Stefanie. Regardes-toi, regardes ce que tu m’obliges à faire. »

Steffie se sentit obligée d’ouvrir les yeux, avec toute la force qu’elle pouvait. Elle fit glisser sa main pour qu’elle aille jusqu’au masque de l’homme. Elle tira dessus pour lui oter, et il se laissa faire. Elle avait peur de découvrir qui se trouvait en dessous même si, au fond d’elle, elle le savait déjà. Son frère avait les yeux baissés vers le sol. Les larmes coulaient sur les joues de Steffie.

« Pourquoi Tony ? Pourquoi…. » dit-elle en lâchant le masque et en refermant les yeux sans pour autant cesser de pleurer.

Un bruit sourd résonna dans la pièce ainsi que des voix. Avait-il appelé du renfort pour en finir avec elle ? Peut importe, elle n’en saurait rien puisqu’elle était incapable d’ouvrir les yeux, faire face à la vérité. Son propre frère, la seule personne de sa famille venait de la battre jusqu’à sang. Son cœur était totalement brisé, comme si elle venait de perdre une nouvelle fois un être cher. Elle n’entendit plus rien, seulement un son strident qui résonnait dans son crâne, et perdit connaissance.

Il avait appelé les deux policiers alors qu’il conduisait en direction du hangar. Ils lui avaient affirmé qu’ils s’y rendraient avec une équipe de cinq policiers, ne savait-on jamais si Tony était armé ou non. Antoine accéléra encore plus, et arriva, au bout d’un quart d’heure, à l’endroit prévu. Il courut et força la porte pour entrer. La serrure était rouillée, il lui avait seulement fallut donner un bon coup de pied dedans pour que la porte cède. Tony était vraiment un idiot de première, mais ses erreurs avaient permis à Antoine d’accéder plus rapidement à l’intérieur du hangar. Il s’arrêta net, figé. Stefanie était étalée sur le sol, les yeux clos. Son sang fit un tour, ses poings se serrèrent. Il priait pour qu’elle ne soit pas morte. Il s’avança vers Tony en courant qui prit la fuite. Il prit son téléphone, appela de nouveau les policiers

« Je suis déjà sur place, l’individu vient de s’enfuir par le sud, ne vous arrêtez pas au hangar, j’appelle les pompiers. »
« Je vous rappelle que c’est notre travail que vous êtes en train de faire monsieur McSteele. »
« J’en ai rien à foutre, vous n’êtes que des incompétents, contentez-vous de le poursuivre »

Antoine raccrocha, appela les pompiers et courut de nouveau jusqu’à Stefanie. Il s’agenouilla devant elle et prit sa tête qu’il posa sur ses genoux. Elle respirait. Toute la pression qu’il venait de subir retomba. Il n’arrivait pas à relâcher ses poings fermés. Elle avait un œil au beurre noir, une lèvre fendue, et des bleus un peu partout. Bordel. Il lui caressa lentement la joue.

« Je suis là Stefanie, ouvres les yeux » dit-il avant de plonger son regard dans celui de Stefanie qui venait d’ouvrir les siens. Elle avait le regard perdu, triste.

Il s’en voulait horriblement de l’avoir laissé. A cause de lui, elle souffrait, était blessée de partout. « Tu peux te redresser ? » - « Mes côtes… » avait-elle dit avant de refermer les yeux, les larmes qui coulaient sur ses joues. Il essuya à l’aide son pouce les larmes, et regarda au loin les pompiers arriver. Il vu Stefanie gémir, sans doute à cause du bruit. Il lui caressa les cheveux, les yeux tristes à son tour. Les remords le rongeaient un peu plus dés qu’il posait un regard sur elle, dans l’état qu’elle était. Les pompiers arrivèrent et demandèrent à Antoine de se pousser. Ils la portèrent et la déposèrent sur un lit portatif. « Vous êtes de sa famille ? » Antoine secoua négativement la tête. « Bon… Y a-t-il quelqu’un que nous pouvons contacter ? » Sa gorge se serra. Elle n’avait plus personne maintenant. « Non. ». Le pompier hocha la tête et embarqua Stefanie avec eux, laissant Antoine seul dans ce hangar.