disclosure

La journée avait été horriblement longue pour Stefanie. Elle savait qu’Antoine reviendrait vers quatre heures, alors elle avait tenté de s’occuper toute la journée. Elle avait prévenu son patron qu’elle ne viendrait pas travailler ce jour-là. Durant toute la matinée elle avait visité chaque pièce de l’appartement. Elle avait pu y découvrir plusieurs chambres, une salle de cinéma, une salle de jeux, une bibliothèque. Stefanie avait été impressionnée par la grandeur de l’appartement. Après avoir déjeuné, elle avait échangé des mails avec Antoine, ce qui l’avait plus qu’agacé. Parce qu’en effet, Antoine lui avait mit à disposition un dressing rempli de vêtements à 15 000$. Enervée et outrée, Stefanie n’avait pas apprécié. Si ça venait, peut-être, d’un bon geste, elle se sentait achetée. Elle ne comprenait pas le but de tous ces cadeaux. En quel honneur ? Il était hors de question pour elle d’accepter. Le faire aurait été contre ses valeurs. Stefanie avait toujours détesté les cadeaux, et encore quand ils étaient hors de prix. Savoir qu’Antoine voulait lui offrir des vêtements hors de prix faisait croire à Stefanie qu’il voulait qu’elle s’habille comme il le souhait lui. Peut-être n’était-elle pas assez bien pour lui ? Pas assez riche. Et puis elle s’était souvenue du gala de vendredi, et tout était lié pour elle. Il lui avait offert beaucoup de robes de soirées, ce qui voulait sûrement dire qu’il lui imposait de s’habiller avec des vêtements de luxe, pour ne pas lui faire honte. Elle s’était sentie ridicule toute l’après-midi.

C’est à quatorze heures que Stefanie avait décidé de prendre son sac à main et sortir prendre l’air. En se baladant dans la ville, elle entra dans une boutique de vêtements. Si elle refusait les vêtements qu’Antoine lui avait offerts, il fallait tout de même qu’elle se change et qu’elle ait de quoi s’habiller. Après quelques minutes de recherche, la jeune femme dénicha un tee-shirt bleu avec un jean. Elle ne comptait pas changer pour Antoine, à porter constamment des robes de luxe et des bijoux. Contente de ses achats, elle était revenue trente minutes avant qu’Antoine ne rentre. Elle s’était donc rendue dans la salle de bain pour se changer, se maquiller et coiffer. Ses cheveux étaient naturellement lisses, ce qui était assez simple pour les coiffer. L’heure sonnée, la jeune femme se rendit dans le salon, attendant Antoine de pied ferme. Elle s’installa sur le canapé et entendit quelques secondes après la porte s’ouvrir. Les yeux rivés vers le couloir d’entrée, elle fut, une fois de plus, le souffle coupé en voyant Antoine. Ils se fixaient, comme si c’était la première fois qu’ils se voyaient. La salle était surchargée d’électricité. Stefanie croisa les bras. Même si elle était impressionnée par la beauté du jeune homme, elle ne comptait pas céder. Elle était en colère.

« Salut. »

La journée d’Antoine, au contraire de Stefanie, avait été épuisante. Il avait enchainé plusieurs réunions peu intéressantes et peu concluantes. Une journée en affaires qu’il avait eues envie d’oublier. Se fut le cas après les échanges par emails avec la demoiselle. Il n’avait cessé, après cela, de penser à elle. Il ne comprenait pas sa réaction. Il avait toujours connu des femmes vénales qui appréciaient qu’on leur offre des cadeaux. Néanmoins, il ne faisait pas ça pour l’acheter ou tout autre raison à laquelle pensait Stefanie, au contraire, il faisait ça tout simplement pour la rendre heureuse et pour qu’elle ne manque de rien. Sa journée de travail terminé, il était rapidement monté dans sa voiture pour retourner à l’appartement. Son cerveau bouillonnait, parce qu’il n’avait pas apprécié ce qu’elle lui avait dit. Il franchit le seuil et se rendit rapidement dans le salon. Il fut seulement une seconde pour que son regard gris croise celui de Stefanie. Lui aussi avait ressenti l’électricité entre eux, et son cœur avait manqué de le lâcher. Elle était resplendissante. Et savoir qu’elle était chez lui, à l’attendre, ne pouvait le rendre plus heureux. Il pouvait ressentir toute la colère qu’elle dégageait et ça tombait bien plus que lui aussi avait à lui parler. Son salut des plus froids lui fit comprendre qu’elle l’attendait de pieds fermes. Il s’avança dans le salon et s’installa sur le canapé, face à elle. Il n’avait cessé de la quitter des yeux jusque-là.

« Alors comme ça mademoiselle n’apprécie pas mes cadeaux ? Je t’écoute. »

Si le ton arrogant d’Antoine lui faisait un petit quelque chose en temps normal, là, c’était tout le contraire. Elle n’avait pas envie de rigoler, ni à jouer au sarcasme. Les bras toujours croisés contre sa poitrine, elle fronça les sourcils et prit une grande inspiration avant d’ajouter ;

« Ce n’est pas drôle Antoine. Tu vas vraiment rendre tous ces vêtements. Comment veux-tu que je me sente un minimum chez moi ? Je n’ai jamais eu tout ça, et je n’en veux pas. Ca n’est tout simplement pas moi. Et ça m’énerve que tu puisses croire que je vais porter des vêtements aussi cher. Tu cherches quoi au juste ? M’amadouer ? M’endormir ? Tu veux m’acheter ? Pourquoi es-tu aussi gentil ? Je n’arrive vraiment pas à comprendre. Pourquoi m’accueillir chez toi ? Tout ça me rend juste dingue, parce que je n’ai vécu ça ! Je veux bien faire des efforts, mais là c’est trop d’un coup. Un téléphone puis maintenant des vêtements ? Hors de questions ! »

Elle reprit son souffle et se détendit. Ca faisait du bien de vider son sac, et elle avait attendu ça toute la journée après leur discussion. Elle s’en contre fichait de ce qu’il pouvait penser ou ressentir à ce moment-là, elle était bien trop en colère.

Il fronça les sourcils à son tour et lâcha un soupire. Si ça lui faisait du bien à elle de vider son sac, lui n’appréciait guère. Ca augmentait sa colère. La journée qu’il venait de passer n’arrangeait guère les choses.

« C’est simple pourtant. Je veux juste te faire plaisir. Les vêtements achetés t’appartiennent, et je ne pourrai pas les rendre. Il m’a juste semblé être une bonne idée de t’acheter des vêtements qui t’iraient bien mieux qu’un tee-shirt et un jean. Non pas que ça ne te va pas, mais tu serais plus jolie. Je veux que tu te sentes belle, ce que tu es. Tu ne t’en rends donc pas compte ? »

Il lâcha un second soupire et passa une main dans ses cheveux. Il se leva ensuite du canapé pour se rendre dans la cuisine et se servir un verre de whisky. Toute cette agitation l’avait épuisé. Il ressentait la présence de Stefanie dernière lui qui l’avait suivi jusqu’à la cuisine. Son verre plein, il le but cul sec et se retourna pour être face à Stefanie.

« Je ne veux pas t’acheter, ni t’amadouer, ni t’endormir. Je t’aime Stefanie, tout simplement. »

Elle l’avait suivi jusqu’à la cuisine pour pouvoir entendre ce qu’il avait à lui dire. Sa réaction fut instantanée. Elle resta bouche bée quelques secondes, ne sachant que dire. Jamais un homme ne lui avait ses mots en vingt et un ans, ni son frère, ni son père. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure. Et comme elle ne savait que dire, elle s’avança vers lui et l’embrassa passionnément. Toute cette colère qu’elle avait ressentie s’était évaporée par les paroles d’Antoine. Ses mots lui avaient réchauffé le cœur. Même si elle avait peur qu’il la recale, le jeune homme continua leur baiser. Leurs lèvres ne se quittaient plus. La jeune femme se mit à sourire lorsqu’elle sentit les mains d’Antoine sur ses hanches. Il lui ôta son tee-shirt et la prit dans ses bras. Stefanie ne put s’empêcher de lâcher un petit cri d’étonnement et se laissa emmena jusqu’à la chambre. Il l’allongea sur le lit et se mit au dessus d’elle, lui déposant des baisers un peu partout sur le ventre. Elle bouillonnait. Parce que toute la colère et l’angoisse étaient devenues du désir et de l’envie. Elle retira le tee-shirt d’Antoine et le balança à travers la pièce. La jeune femme vint, ensuite, retirer le jean de Stefanie. Elle ne tenait plus, elle avait horriblement envie de lui. (..)

Elle n’était pas habituée à faire l’amour, alors ça l’épuisait. Le coup de barre après l’acte était fatal pour Stefanie qui s’était endormie pendant une heure. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle sentit les lèvres d’Antoine sur son bras, ce qui lui donna des frissons.

« Je veux bien me disputer avec toi si ça finit comme ça après. »

Elle se frotta les yeux et roula sur le côté pour se retrouver sur le torse d’Antoine. Elle plongea son regard dans le sien, et l’embrassa tendrement.

Faire l’amour avec Stefanie était exceptionnel. Ca ne ressemblait en rien à ce qu’il avait pu ressentir avec toutes autres filles. Les sentiments étaient bel et bien présents. Alors que Stefanie s’était assoupie suite à leur ébat, le jeune homme était resté allongé, les bras coincés derrière la nuque. Ses yeux étaient rivés au plafond et son cerveau ne cessait de cogiter. Il venait, pour la première fois de sa vie, de dire je t’aime à quelqu’un, de le ressentir. Son regard, pendant sa réflexion, divaguait entre le plafond et la belle femme qui dormait. Il ne pouvait se retenir de sourire en la regardant. Néanmoins, elle ne lui avait rien répondu. Peut-être ne ressentait-elle pas suffisamment de sentiments pour lui dire qu’elle l’aimait. Même si elle lui avait dit la veille, ça ne comptait en rien étant donné la tonne d’alcool qu’elle avait ingurgité. Toutes ces questions lui donnèrent mal au crâne. Il savait qu’il était bien à ses côtés et c’était le principal. Il avait cette horrible envie de la protéger, de tout faire pour qu’elle puisse avancer malgré son passé, de voir que la vie pouvait être en sa faveur. Lui n’avait jamais connu de telles atrocités. Il avait, au contraire, une famille aimante, un métier dont tout le monde rêverait et voilà maintenant qu’il aimait la fille dont il avait toujours rêvé. Il était temps pour elle, maintenant, de connaître le bonheur. Lorsqu’elle se déplaça pour l’embrassa, Antoine la coinça et l’enroula de ses bras pour lui déposer plusieurs baisers sur la joue.

« On peut faire ça autant de fois que tu veux, même en évitant l’étape dispute. »

Le câlin terminé, Antoine s’étira et sortit du lit. Toute cette agitation lui avait creusé l’appétit. Il tendit la main vers Stefanie pour qu’elle la saisisse. Il comptait l’emmener avec lui sous la douche et l’emmener manger dehors. Il n’allait pas lâcher le morceau et aller la titiller pour savoir ce qu’elle ressentait à son égard. Lorsqu’elle lui prit la main, il l’entraina hors du lit et l’emmena jusqu’à la salle de bain.

« Ca aussi on peut le faire tous les jours, si tu le désire. »

Elle le suivit jusqu’à la salle de bain et s’arrêta sur le tapis de bain pour admirer la scène qui se produisait devant elle. Antoine ôta son boxer. Il était nu devant elle. Si elle avait déjà couché avec lui et l’avait déjà vu nu, il semblait encore plus splendide sous la lumière de la salle de bain. Son corps parfaitement sculpté et son visage d’ange le rendait presque irréel. Stefanie se mordit la langue et s’avança lentement vers lui. La phrase qu’il lui avait dite plus tôt en fin de journée trottait dans sa tête depuis un bon moment. Elle voulait lui dire ce qu’elle ressentait, mais ça lui était très difficile. Elle n’avait jamais fait ça, avouer ses sentiments. Elle ne pouvait même pas décrire ce qu’elle ressentait pour Antoine, c’était si fort. Elle n’avait jamais aimé quelqu’un aussi vite et aussi fort. Bien qu’ils se connaissaient depuis peu, le perdre serait quelque chose d’horrible pour elle, parce qu’elle aimait comme jamais elle n’avait pu aimer un homme. Elle retira son soutien-gorge qu’elle avait remit avant de se lever – chercher l’utilité de la chose – sous le regard d’Antoine. C’était étonnant mais ça ne la gênait pas. Ce geste qui pourtant lui était inconnu n’était pas désagréable. Le regard qu’il portait sur elle la rassurait. Alors qu’Antoine se rendit dans la douche, la jeune femme le suivit et se mit sous le jet. Ses cheveux retombaient sur sa poitrine, les yeux clos. Elle les rouvrit quand elle sentit Antoine se coller à elle. Le sourire aux lèvres, elle l’embrassa.

« Tous les jours ? Toutes les deux heures seraient mieux » dit-elle avant de rire d’un rire joyeux, libérateur.

Elle prit le savon, en mit sur le gant et commença à frotter le corps de son bel âtre. Les deux souriaient comme des enfants. Elle rapprocha alors son visage vers l’oreille d’Antoine et lui murmura

« Je t’aime Monsieur McSteele »

Il en resta bouche bée à son tour. Comme Stefanie l’avait fait plus tôt de la journée. Même s’il avait déjà entendu ces mots sortirent de sa bouche, il savait que ça ne comptait pas. Néanmoins là ils comptaient. La manière dont elle lui avait dit, avec cette chaleur, ce murmure. Il en eut des frissons dans tout le corps. Un sourire en coin aux lèvres il lui répondit

« Je sais. »

Il n’attendit pas sa réponse et la plaqua contre le mur de la douche et l’embrassa passionnément, langoureusement. Leurs langues s’entremêlaient alors que l’entre-jambe d’Antoine grandissait. L’eau chaude remplissait la salle de bain de vapeur, et il faisait chaud, très chaud. Leurs bouches ne se quittaient plus et Antoine vint soulever Stefanie pour la caler contre le mur et la bloquer avec ses hanches. C’était intense, et c’était tellement différent avec elle. Elle ne cessait de lui prouver à chaque seconde qu’elle était une fille unique. Alors qu’ils continuaient à s’embrasser, Antoine se mit en elle avant de relâcher un soupire. (..)

Il lui tendit une serviette et commença à se sécher les cheveux. Il sentait le regard insistant de la demoiselle sur lui, chose qui le faisait sourire. Maintenant qu’ils étaient douchés, ils allaient devoir se préparer pour pouvoir manger dehors. Il n’attendait plus que ça maintenant, parce qu’il crevait tout simplement de faim. Ces deux parties de jambes en l’air lui avait creusé l’estomac.